Deux musiciens reconnus pour leur polyvalence et leurs compétences se croisent sur un bord de scène. En répétition avant de monter sur scène ils croisent leurs musiques au hasard de l’instant. Surpris par l’alchimie de cette rencontre, ils se contactent et  imaginent une collaboration.

Deux musiciens, deux parcours (cf. biographies), deux approches parallèles qui laissent apparaître des points communs marqués qui font leur force et les caractérisent. Tous deux sont des passeurs de musique. Que ce soit dans la transmission, lors de cours ou stage, ou bien sur scène, tous deux s’appuient, créent, inventent, vivent, les musiques traditionnelles. 

Même si leur répertoire est différent, la musique poitevine pour l’un et la musique d’Auvergne et du Sud-Ouest pour l’autre, ils appréhendent ces univers de la même manière. 

Tous deux sont danseurs et considèrent cet aspect comme une obligation, comme une partie intégrante des musiques qu’ils défendent. Tous deux bénéficient d’une solide formation musicale plurielle empreinte de musique classique, de jazz, de rock and roll…., renforcée par la polyvalence entre lecteurs de partitions musicales et musiciens d’oreille capables dans l’instant de reproduire une mélodie entendue. Outre le fait qu’ils soient musiciens, danseurs et chanteurs, le fait qu’ils soient tous deux saxophonistes de formation les rapproche dans l’essence de leurs compositions et dans leurs interprétations mélodiques. 

Un autre aspect de leur personnalité musicale qui les rapproche est la façon dont ils présentent leurs musiques. Entre dérision et émotion, ils aiment tous deux provoquer, bousculer l’auditeur pour le rendre actif dans le partage. La parole, la présentation faite d’humour, de dérisoire chargé de sens font d’eux des musiciens engagés : leurs convictions, leurs mode de vie, leurs goûts, leurs sérieux, leurs choix transpirent sur scène.

Amoureux de bonnes chères, de beaux paysages, de belles natures, ils souhaitent se rencontrer en 2020 sur deux périodes de cinq jours. L’ objectif de ces deux rencontres est de construire ensemble un univers musical, de créer un répertoire qu’ils partageront ensuite sur scène soit en duo soit en trio selon le fruit de leur rencontre.

Rien n’est fait, tout reste à faire. Il arrive parfois que deux musiciens préparent une rencontre en amont et sous forme de résidence répètent les musiques : ce n’est pas le cas ici. Le travail en amont consistera à échanger les envies musicales, à laisser libre cours le cas échéant à la création mélodique issue d’idées de souhaits de projections ; une préparation bien normale à toute rencontre sans chemin prédéterminé, sans direction préétablie, sans esthétiques pré-déterminées : une forme de liberté.

Décrire une rencontre sous cette forme n’est pas possible quant au contenu. En plaçant ici les contours de leurs premières rencontres le travail se poursuivra en 2021 pour cette fois aboutir sur la première d’un nouvel ensemble en diffusion.

Maxence Camelin : Chanteur, danseur, cornemuseux, saxophoniste

Pendant son  enfance passée au Caire, Maxence eut un attrait très fort pour la musique avec quelques cassettes qui ont bercé ses journées notamment, Fela Anikulapo Kuti. Les musiciens du Nil pour lesquels il avait une fascination inconsciente l’ont mené aujourd’hui à être spécialisé dans les hautbois populaires et les cornemuses que l’on retrouve sous des formes différentes avec quelquefois des formes spéciales comme le Mizmar Arghûls.

Maxence étudie d’abord le piano à 6 ans lorsqu’il arrive à Berlin en 1986 et puis le saxophone à l’âge de douze ans à son arrivée à Paris avec comme rêve de jouer comme Fela. En école de Jazz, il découvre John Coltrane qui bouleverse sa vision musicale. 

A 18 ans il délaisse le jazz pour des musiques plus « actuelles » dans différents styles musicaux (funk, rock progressif, expérimental, fanfares de l’est, musique africaine, musiques de films….).

En 1999, il rejoint l’école des Arts Décoratifs de Strasbourg pendant six ans en spécialisation  « Art » mais préfère s’orienter vers la musique et le spectacle vivant.

A 24 ans, il devient musicien professionnel et découvre au même moment le monde des cornemuses et hautbois traditionnels : c’est tout naturellement qu’il intègre des groupes de musique médiévale et de bals traditionnels.

Benoit Guerbigny : chanteur, danseur, accordéoniste, saxophoniste…

Né à Paris, Benoit Guerbigny a, dès le collège, joué dans les bals folk. Il a ensuite appris le saxophone au conservatoire.

Mais la passion pour le bal et la rencontre d’un bûcheron accordéoniste ont déterminé à jamais sa vie. Histoire significative et hautement symbolique, le bûcheron lui a offert son accordéon et lui a dit : “ Apprends à jouer, et quand tu t’achèteras un accordéon donne celui-ci à quelqu’un pour qu’il apprenne à son tour ”. C’est bien là, dans les musiques traditionnelles,  que réside tout le suc de la transmission.

Attiré par l’ambiance festive du Poitou, il y plante ses racines en 1986.

Depuis, il sème sa musique à travers le monde avec les groupes Buff’Grôl, Duel en Sol Majeur, le Duo Guerbigny Thébaut, les Moiss’batteurs, la fanfare l’étrange Gonzo, le Trio Benoit Guerbigny, L’Effet Dulogis, Chaï… 

          « Sur ses genoux, le “trois rangées” s’essouffle, s’abandonne… Sa main droite terriblement mélodieuse, fleurissant jusqu’à l’ivresse, renforce la rythmique, pendant que la main gauche galope d’une basse à l’autre, doublant parfois la mélodie. Esprit créatif et entreprenant, curieux de tout et gourmand du reste, il a la volonté de visiter un espace sonore au-delà des répertoires formels » Claude Barrault (musicien).