Raymonde Larcheval, 88 ans, est placée par son fils dans une maison de retraite médicalisée. Jadis professeur de mathématiques, elle affectionne la poésie. Raymonde est une femme libre qui tient à le rester. Mais peu à peu, le temps fait son œuvre : ses jambes se dérobent, ses souvenirs se brouillent et son corps tout entier s’effrite. Raymonde tente de résister ; elle nous entraîne au fil de son imaginaire sensible et émouvant sur les traces de son chemin de vie bordé d’un sens de l’autodérision décapant. Jusqu’au bout, elle décrit avec cynisme parfois et réalisme aussi, le terrible moment de la très grande vieillesse.
Toutefois, ces réalités qui peuvent paraître dérangeantes demeurent inconditionnellement immergées dans un flux lumineux de poésie. Qu’est ce que l’âge finalement ? Une simple question de temps, n’est-ce pas ?
« Vieux signifie qui a vécu et qui en porte toute la richesse. Pourquoi ne pas dire que les rides sont belles ? Elles racontent l’histoire d’une vie, elles sont des marques de joie et de blessures ; elles sont incarnées. Quoi de plus triste qu’un visage de cire, lisse, sans expression ni histoire ? L’humanité a heureusement acquis de plus belles qualités que le paraître. » Maryse Vaillant